Nous voilà partis en direction de l’île Ometepe, célèbre pour ses deux volcans, le volcan Conception (actif) et le volcan Maderas (éteint).
Pour effectuer la traversée, nous avons pris une lancha (bateau en bois). L’eau était très agitée, ce qui nous a valu quelques sensations fortes 🙂
Arrivés sur l’île, après avoir été accueillis par l’impressionnant volcan Conception
nous sommes allés déposer nos sacs à l’auberge. Nous avons logé dans un dortoir de six personnes, mais au final nous n’étions que trois, la troisième personne étant un allemand qui réalisait son rêve de traverser l’Amérique centrale.
Pour le déjeuner nous avons essayé un nouveau plat: « Tostones de queso »- cubes de fromage grillé sur une rondelle de banane plantain.
L’après midi, nous nous sommes reposés, puis nous sommes allés nous trouver un guide (apparemment obligatoire) pour l’ascension du volcan Conception que nous avions prévu le lendemain.
Le soir, nous nous sommes délectés d’un autre splendide coucher de soleil sur la plage.
D’un côté le volcan
Et de l’autre le lac Nicaragua
Le lendemain nous avions rendez-vous à l’agence à 6 heures et demie. Arrivés sur place, nous avons fait connaissance avec les autres personnes qui allaient composer le groupe: quatre américains et une française.
« Volcan Conception, prépare toi, nous voilà ! »
Le volcan culmine à 1610 mètres d’altitude et nous partions de zéro, donc c’est une randonnée de 3220 mètres de dénivelé (aller/retour) qui nous attendait.
La randonnée a débuté tranquillement par du plat à travers les arbres, puis les premières pentes de terre ont fait leur apparition.
Le groupe avançait assez rapidement et nous avions commencé à prendre de l’altitude avec une belle vue sur la côte.
Plus nous montions et plus les arbres se faisaient rares, jusqu’à disparaître totalement, laissant place au fur et à mesure aux cailloux.
Sur le chemin, nous avons eu droit à un moment de fou rire et de dégoût mélangé. En effet, une odeur d’excréments était arrivée à nos nez. On se demandait d’où cela pouvait venir, et là, un des américains qui avait jeté un coup d’oeil derrière un gros rocher a crié:
« Aaahhh! C’est dégoûtant ! Un gars a chié ici! Et en plus il a laissé son caleçon ! »
C’est pour vous dire, on en chie vraiment lors de cette ascension lol
Plus les heures passaient, plus les jambes se faisaient lourdes, mais nous nous rapprochions des nuages, donc du sommet.
La dernière portion fût clairement la plus difficile: 600 mètres de dénivelé sur des gros cailloux avec une pente tellement raide que nous devions nous mettre en mode escale en nous servant de nos mains.
Et même avec cela, c’était difficile car le sol était meuble et les cailloux qui nous servaient de prise ne tenaient pas, donc logiquement quelques glissades ont eu lieu, mais sans casse heureusement 😉
A l’approche du sommet, nous pouvions sentir l’activité du volcan, le sol était chaud et des odeurs de souffre se dégageaient de certains trous.
« Ça y est, nous y voilà ! »
C’est la tête dans les nuages que nous avons atteint le sommet du volcan Conception. Une vraie satisfaction vu l’effort fourni pour l’atteindre.
Malheureusement, au sommet la visibilité était vraiment mauvaise et nous ne sommes restés que 15 minutes (faute au guide qui visiblement n’avait pas envie de rester à attendre que ça se dégage…).
Il nous a suffit de descendre juste un peu pour retrouver le ciel bleu.
La descente fût aussi compliquée, voir plus que la montée, le moindre faux pas et bim c’était la glissade. Un des américains et sa soeur ne faisaient que glisser, ils sont arrivés en bas tous noirs avec quelques écorchures.
Sur la fin du chemin de retour, nous avons croisé quelques spécimens, dont le fameux singe hurleur.
Il en fait du bruit le bonhomme 🙂
Un dernier petit coup d’oeil au volcan avec cette impression du devoir accompli après 9 heures d’effort
puis nous sommes rentrés pour nous remettre de nos émotions.
Le lendemain nous avons changé d’auberge (et de ville) pour nous rapprocher de notre deuxième objectif: le volcan Maderas. Les trajets en bus sont très longs malgré le peu de kilomètres, mais les routes sont tellements mauvaises que l’on ne roule vraiment pas vite. En plus, le bus qui fait aussi office de service de livraison s’arrête souvent et des fois pour récupérer des cargaisons plus qu’insolites, comme un gros arbre coupé en tronçons ou alors d’énormes bacs pleins de melons bien mûrs.
Arrivés à destination, nous sommes allés déjeuner chez une petite mamie rigolote qui nous a proposé comme boisson un verre d’un litre de jus de melon. Évidemment nous nous sommes laissé tenter et ce fût vraiment bon 🙂
Valentina en a profité pour se faire un nouveau copain, elle n’était vraiment pas rassurée, ça a bien fait rire la mamie.
Le soir, nous sommes allés nous rafraîchir au bord de la plage avec vue sur les deux volcans. Valentina s’est amusée à faire trempette, puis nous avons profité du coucher de soleil sur le volcan Conception.
Le lendemain, nous nous sommes donc attaqués au volcan Maderas, moins grand que son frère, il culmine à 1394 mètres d’altitude. Le profil du Maderas est différent de celui de Conception: il est beaucoup plus humide et couvert sur une bonne partie d’une forêt dense et abrite une petite lagune à son sommet.
C’est donc seuls et sans guide que nous avons attaqué ce deuxième challenge. Avant de commencer la montée, il a fallu marcher à travers des champs.
Dès l’entrée dans la forêt, nous avons croisé une autoroute de fourmis, on ne distinguait ni le début ni la fin de la caravane. Chacune portait quelque chose, c’était vraiment impressionnant.
Nouss sommes arrivés au premier point de vue d’où nous pouvions contempler l’autre volcan.
Nous avons continué l’ascension à travers la forêt et des chemins boueux jusqu’à enfin atteindre le sommet, et de là nous sommes directement descendus dans le cratère, pour se reposer près de la lagune.
Nous n’avons pas eu le temps de nous reposer autant que l’on aurait voulu, car le temps allait nous manquer pour arriver à tout descendre avant la nuit.
Nous avons donc effectué descente en mode rapide et nous avons attendu de revenir au premier point de vue pour nous reposer et admirer une nouvelle fois la vue.
D’ici il nous restait 3 kilomètres à parcourir avant d’arriver à l’auberge, c’est donc à 18 heures, après encore une fois 9 heures de randonnée, que nous sommes rentrés fatigués à notre chambre pour un repos bien mérité.
Nous avons dîné devant la télé de l’auberge et le moins que l’on puisse dire c’est que les journaux télévisés sont encore moins passionnants qu’en France: un homme attaqué à la machette dans la cour d’une église par ci, un autre homme abattu par balle par là, et ceci accompagné d’images bien explicites, sans censure… Bon appétit bien sûr lol.
La saison des pluies commençant à arriver, nous avons connu notre première nuit d’orage tropical. On est très loin de la petite pluie parisienne, mais ce qui est bien c’est que pour le moment ça ne dure que la nuit.
Le lendemain, nous avons encore changé de lieu afin de nous rapprocher du port et de visiter la réserve de Chaco Verde.
Après encore un long trajet en bus, nous sommes arrivés à l’auberge. Le temps de déjeuner et hop nous voilà sur les chemins de la réserve de Charco Verde.
Il s’agit d’un petit chemin de randonnée de 2 heures à effectuer à travers la réserve.
Ce fût vraiment reposant comme balade. Entre les arbres et animaux en tout genre
Et de belles vues
Nous avons passé un agréable moment pour ce qui a été notre dernière activité sur île Ometepe.
Nous avons vraiment aimé notre séjour sur l’île, il y a vraiment de quoi faire, que ce soit pour les baroudeurs ou alors pour les rois du farniente 🙂 Il y règne une atmosphère très agréable, on s’y est vraiment bien senti.
Prochaine étape: San Juan Del Sur et Léon, nos dernières villes aux Nicaragua.